Vos avis et tests sur les jeux vidéo d'hier et d'aujourd'hui

#42140 par Skate
24 Aoû 2011, 19:32
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Sympathique station balnéaire américaine aux abords du lac Toluca, avec son hôtel, son parc d'attraction et ses berges tranquilles, transformée en véritable pandémonium où les âmes torturées et en quête de réponse viennent se perdre, voilà comment pourrait être définie la petite bourgade de Silent Hill. Après un premier épisode sorti en Juillet 1999 ayant jeté les bases de ce qui deviendra l'une des licences survival horror les plus appréciée de l'histoire du jeu vidéo, c'est au tour de la PS2 d'accueillir le 23 novembre 2001 le deuxième épisode de la saga horrifique, qui va dès lors rester dans les mémoires comme l'une des expériences vidéoludiques les plus choquantes, les plus malsaines, les plus glauques et les plus désespérantes qui soit...

c'est aux abords du lac Toluca, dans des toilettes publiques que commence donc l'aventure. Vous incarnez ici James Sunderland, venu sur Silent Hill après la réception d'une lettre mystérieuse de sa femme, morte trois ans auparavant, emportée par la maladie.
Dès les première minutes de jeu, l'ambiance est posée : au travers d'un brouillard à couper au couteau et qui profite d'un filtre très particulier, cher à la série, vous descendrez jusqu'à la petite bourgade à travers la forêt où vos bruits de pas résonneront aux côtés de bruissement inquiétants.
C'est après une très longue descente, la visite d'un cimetière et la rencontre d'un des rares personnages du jeu que vous arriverez finalement à Silent Hill, pour finalement vous rendre compte à quel point vous êtes seul... seul au beau milieu de ce qui sera bientôt votre pandémonium.

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Ça y est, l'ambiance est posée et c'est les mains moites que vous vous avancez dans la ville. Dès les premiers pas dans celle ci, on ne peut que saluer le travail d'artiste des designers et d'Akira Yamaoka : tout est fait pour rendre cette ville morte terriblement vivante. Ce constat sera d'autant plus vrai que vous finirez assez vite par rencontrer moult monstres tout aussi malsain les uns que les autres.
Comme dans le premier volet, la présence de ceux-ci sera signalé par une radio que vous trouverez assez tôt dans l'aventure et qui grésillera lorsque l'un d'entre eux approchera.
Et qui dit monstre dit évidemment combat. Ceux ci se veulent dans l'ensemble assez rigides et maladroits, malgré un système de lock efficace, ce afin de rendre compte de la faiblesse de votre avatar qui n'est finalement qu'un simple civil, peu habitué aux rixes contres des centaines de zombies comme pourrait l'être un Leon S Kennedy ou un Chris Redfield.
Les armes à disposition se révèlent somme toute assez variées, celles ci allant de la simple planche cloutée à la carabine de chasse en passant par le tuyau de fer ou le pistolet. Les munitions étant dans l'ensemble rare, il conviendra d'utiliser surtout les armes au corps à corps et réserver les armes à feux pour les plus grosses menaces. Concernant les autres objets disponibles, au delà des objets clés nécessaires à l'avancée dans l'histoire, James trouvera divers objets de soins, telles les boissons énergétiques ou les trousses de soins.
Si le fait que James puisse porter autant d'objet sur lui puisse prêter à sourire, le joueur se rendra vite compte que tout cet attirail lui sera bien nécessaire, surtout dans les plus hauts niveaux de difficulté.
Notons d'ailleurs qu'aucun renseignement concernant votre santé ou vos munitions ne seront affichés à l'écran de jeu. Il vous faudra pour cela passer par le menu de sélection des objets. De là vous pourrez utiliser vos différents soins, sélectionner vos armes et éventuellement les recharger, sans avoir à attendre que James le fasse dans le feu de l'action. À ce propos, sachez que le menu, s'il n'est pas le pire, est loin d'être le plus ergonomique qui soit : la sélection peut parfois s'avérer fastidieuse et votre santé n'est symbolisée que par un écran changeant de couleur avec vos blessures, passant du vert lorsque votre santé est maximale au rouge clignotant lorsqu'elle a atteint un seuil critique, ce qui se révèle assez peu précis.
Vous pourrez également depuis ce menu consulter vos divers notes et indices, trouvées ça et là au cours de vos pérégrinations.

Mais au delà des combats, ce sera surtout l'exploration qui occupera la majeure partie de votre temps. Relativement sommaire dans le principe, cette dernière se résumera souvent à aller d'un point A à un point B pour trouver un objet qui servira à résoudre une énigme précise, vous donnant alors accès à de nouveaux objets pour d'autres énigmes ou vous ouvrant la voie vers d'autres salles.
Les énigmes sont pour la plupart accessibles dans les niveaux de difficulté les plus bas et se résumeront assez souvent à des épreuves types Point&Click avec des assemblages d'objet.
Les allers-retours seront donc monnaie courante et les niveaux étant assez labyrinthiques, il sera parfois difficile de s'y retrouver. Heureusement, vous trouverez régulièrement des plans de la ville et des niveaux qui s'annoteront tout seuls en fonction des portes fermées et des énigmes grâce à des petites notes et/ou gribouillages au stylo. Très efficace, cet aspect a aussi le mérite de beaucoup renforcer l'immersion.
Les niveaux que vous explorerez se révèlent assez variés, allant d'une résidence à un hôpital, en passant par une prison, un labyrinthe pour finir dans un hôtel, sans compter la ville elle même, qui constitue à elle seule un univers à part entière. Certains passages du jeu se dérouleront dans une dimension alternée, reprenant le principe déjà instauré dans le premier volet. Les différents niveaux se veulent dans l'ensemble très sombres et il vous sera au début très difficile de faire trois pas sans vous prendre un mur ou sans cogner dans un monstre. Heureusement, vous trouverez rapidement une lampe torche qui vous permettra d'éclairer ces ténèbres avec un rendu ultra réaliste et par là même, d'admirer les décors, tout simplement somptueux.

Car s'il y a bien quelque chose de magistral dans Silent Hill 2, c'est bien sa direction artistique. Les niveaux, merveilleusement bien travaillés, instaurent une ambiance comme il en a rarement été vu dans un jeu vidéo. Sales, sombres, suintants de sang et de rouille, délabrés mais ayant chacun une véritable identité, une véritable cohérence, chacun des environnements traversés transportent le joueur dans les ténèbres de Silent Hill. Déjà effrayant dans leur version normale, la version alternée de ceux ci constitue un pas supplémentaire vers l'enfer, en faisant encore plus retranscrire cette impression de désespoir et de choc que le joueur éprouve lors de son aventure.
Ici ce sera un brancard recouvert d'un linceuil ensanglanté, là, ce sera un landeau délabré dans une piscine vide, autre part, ce sera une morgue où les jambes des cadavres pendent depuis leur alcove et enfin là bas, ce sera une boîte à musique susurrant une musique affreusement sinistre et terriblement glauque.
Mais si l'univers de Silent Hill est aussi choquant, sa faune n'a absolument rien à lui envier. En effet, les monstres que James aura la malchance de rencontrer profitent tous d'un design très particulier et d'une identité très forte. Du cadavre sans visage enfermé dans sa camisole à la double paire de jambe de mannequin sans oublier l'ultra charismatique Pyramid Head, chaque monstre saura marquer le joueur au fer blanc.
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Mais au delà de ces atouts indéniables, Silent Hill 2 ne serait pas le monstre intouchable qu'il est aujourd'hui sans le travail colossal qui a été fait sur l'ambiance qui est, comme nous l'avons vu, très largement servie par les environnements et le bestiaire.
Cependant, elle doit également énormément à l'excellent travail d'Akira Yamaoka qui signe ici l'une de ses plus belles OST, si ce n'est la meilleure de la série. De l'inoubliable thème d'introduction « Theme of Laura » au mélancolique morceau « True » au plus énigmatique thème du Heaven's Night, chaque morceau fait mouche et colle parfaitement à l'ambiance du moment. Cependant, le morceau principalement joué dans le jeu reste le silence, accablant, angoissant, qui vous isolera de plus en plus de la réalité et dans lequel seul vos bruits de pas, le grésillement de votre radio et les borborygmes des monstres résonneront.

Enfin concernant le scénario, nous ne pouvons que tirer notre chapeau à la Silent Team qui signe ici l'un des scénarios les plus recherchés jamais écrit.
À la fois véritable conte philosophique et expérience Freudienne, celui ci, sans rentrer dans les détails pour éviter tout spoil, aborde sans complexe aucun des thèmes graves allant du viol à la schizophrénie en passant par la stigmatisation de la différence et le meurtre.
Chacun de ces aspect et de ces thème est abordé à travers des notes éparpillées ça et là dans les différents niveaux et avec la rencontre des différents personnages du jeu : Eddy, un jeune homme stigmatisé pour son obésité et son instabilité psychologique, Angela, une jeune fille cachant visiblement un très lourd secret, Laura, une jeune fille espiègle qui se balade dans Silent Hill comme si de rien n'était et qui semble en savoir beaucoup plus long sur Mary que James ne l'imagine et enfin Maria, une danseuse dans le night club Heaven's Night ressemblant comme deux gouttes d'eau à Mary et qui accompagnera James durant une bonne partie de son aventure.
Chaque protagoniste a sa propre histoire et sa propre personnalité et nous sommes forcés une fois encore de saluer le travail des développeurs, des acteurs et des doubleurs qui ont réussi à véritablement rendre vivants ces personnages, merveilleusement bien animés au travers de cinématiques (en temps réel ou non). Les dialogues échangés entre les différents protagonistes apporteront en général bien plus de questions que de réponses et les révélations, tout aussi glauques et macabres les unes que les autres arrivent au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire, pour finir dans un final aussi tragique que désespérant.

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GRAPHISMES : 18/20
les graphismes sont une pure merveille pour les yeux, d'abord sur le plan technique mais aussi et surtout sur le plan artisitique, où les développeurs ont véritablement réussi un coup de maître, notamment via le grain d'image, propre à la série et apportant énormément à l'immersion du joueur.
Les animations des personnages, quoiqu'assez rigides in game, restent crédibles et le travail des acteurs dans les cinématiques est de très bonne qualité.

JOUABILITE : 14/20
Bien que simples à contrôler, James reste assez rigide dans ses déplacements et les angles de caméras, s'ils sont parfois nécessaires à l'ambiance du jeu, auront de quoi faire pester n'importe quel joueur durant un combat à huis clos, notamment dans les couloirs étroits et dans les niveaux de difficulté les plus élevés.
Le menu de sélection des objets, s'il n'est pas des plus ergonomique reste lisible et clair, excepté pour la jauge de santé, très approximative.

BANDE SON : 20/20
Akira Yamaoka signe là l'une de ses plus belles OST, tous jeux confondus. Le silence, omniprésent et soutenu par des bruitages on ne peut plus crédibles, soutient l'ambiance à merveille. Les thèmes visent juste à chaque fois et savent parfaitement retranscrire les sentiments, les états d'esprits et états d'âmes des différents protagonistes lors des différents dialogues.
Ceux- ci profitent d'ailleurs d'un doublage excellent en anglais sous titré, sur lesquels on sent un réel travail des acteurs afin de rendre les personnages véritablement vivants.

SCENARIO : 20/20

Véritable conte philosophique et interrogation Freudienne sur l'exploration des tréfonds de l'esprit, le scénario est un véritable bijou, serti par une ambiance glauque, macabre, parfaitement malsaine et incroyablement choquante abordant sans aucun complexe des thèmes aussi grave que le viol, la folie et le meurtre et justifiant à lui seul le PEGI 16+ du jeu.

NOTE FINALE : 19/20
si la perfection n'est pas de ce monde, Silent Hill 2 n'en est pas loin. Bien que définitivement réservé à un public adulte de par la violence des thèmes abordés et la maturité nécessaire afin de le savourer pleinement Silent Hill 2 est une véritable plongée dans les tréfonds de l'esprit humain, ses peurs, ses hantises et sa limite, dont on ne se remet jamais complètement et qui continue à hanter le joueur de questions, même des années après y avoir jouer.

#42187 par kazeus
25 Aoû 2011, 04:16
merci pour le test d'un de mes jeux préférés ;)

#42224 par Fantageek
25 Aoû 2011, 16:14
:woohoo: j'aime ton test!
Il est long et très complet ce qui signifie que tu connais le sujet à fond! Pour moi, Silent Hill 2 est mon préféré parmi les cinq

#42244 par Skate
25 Aoû 2011, 17:56
Fantageek écrit:
:woohoo: j'aime ton test!
Il est long et très complet ce qui signifie que tu connais le sujet à fond! Pour moi, Silent Hill 2 est mon préféré parmi les cinq


je fais des recherches et travaille sur ce jeu depuis que j'y ait joué la première fois à 17 ans et j'en ai 21 aujourd'hui. je te laisse donc imaginer à quel point il m'a marqué xD
je l'ai refait récemment (pour la 4ème fois il me sembble) avec un ami afin de lui faire découvrir et même si je le connais par coeur, rien à faire, certains passages me laissent toujours pantois d'admiration. le jeu a d'ailleurs énormément marqué l'ami avec qui je l'ai fait (ce qui était le but recherché ^^).

@Kazeus

il n'y a pas de quoi ^^

#42245 par kazeus
25 Aoû 2011, 18:09
je l'ai fait 3 fois ce jeux et je suis comme toi je suis plein d'admiration devant lui!

#42249 par Skate
25 Aoû 2011, 18:41
kazeus écrit:
je l'ai fait 3 fois ce jeux et je suis comme toi je suis plein d'admiration devant lui!


les seuls jeux qui m'ait marqué à peu près autant que Silent Hill 2 pour l'ambiance et le scénario sont Bioshock et Alice Madness Returns.
ce seront d'ailleurs les sujets de mes deux futurs tests ^^.

#42252 par kazeus
25 Aoû 2011, 19:01
faut vraiment que je le choppe le alice!
un fan de bioschock?j'attend le 3 avec impatience!

#42253 par AnimusInside
25 Aoû 2011, 19:08
Bravo pour ton test, super complet.

Petite remarque : bien que n'ayant jamais fait ce jeu (j'ai été traumatisé étant ado en me faisant le 1 dans le noir fenêtre ouverte, oui, l'immersion c'est pas juste in game avec moi) je me demande si la barre de vie telle que tu la décris n'est pas volontaire pour, justement, renforcer l'immersion.

C'est juste une idée comme ça, un de ces 4 je me ferai ce titre.

#42254 par kazeus
25 Aoû 2011, 19:16
tu ne sera pas décus du voyage crois moi!
pour l'anecdote je l'ai chopé également sur xbox récemment,le bonheur!!!!!!!

#42261 par atomickid
25 Aoû 2011, 19:53
D'accord avec la note amplement mérité, un de mes survival préférés, tu m'as donné envie d'y retourner... allez, je vais demarrer la ps2 !

#42265 par kazeus
25 Aoû 2011, 20:04
AnimusInside écrit:
Bah moi je l'avais vu en collector à 9€ à cash, j'avais pas trop réfléchi comme tu peux t'en douter ^^


:facepalm: sacrilège!!si tu le vois la prochaine n'hésite surtout pas,c'est une bombe ce jeux et est encore plus flippant que le 1 je trouve!

#42326 par Fantageek
26 Aoû 2011, 12:41
Raaahh! J'avais dans l'idée de faire justement un test sur Bioshock!
Bon c'est pas grave je te le laisse :laugh:
Dans ce cas, je vais faire un test de mon jeu wii préféré...

#42334 par Skate
26 Aoû 2011, 13:10
Fantageek écrit:
Raaahh! J'avais dans l'idée de faire justement un test sur Bioshock!
Bon c'est pas grave je te le laisse :laugh:
Dans ce cas, je vais faire un test de mon jeu wii préféré...


héhé :silly:
tu pourras toujours faire le test du 2 si tu veux ^^

AnimusInside écrit:
Bravo pour ton test, super complet.

Petite remarque : bien que n'ayant jamais fait ce jeu (j'ai été traumatisé étant ado en me faisant le 1 dans le noir fenêtre ouverte, oui, l'immersion c'est pas juste in game avec moi) je me demande si la barre de vie telle que tu la décris n'est pas volontaire pour, justement, renforcer l'immersion.

C'est juste une idée comme ça, un de ces 4 je me ferai ce titre.


pour l'absence d'information à l'écran de jeu, oui en effet cela a été fait pour maximiser l'immersion et je ne remet pas ça en cause. ce que je met en avant comme défaut c'est le manque de lisibilité : ta barre de vie est représentée par un screenshot du jeu, avec le grain et le même éclairage que in game, avec un fond qui passe du vert au rouge. c'est très peu précis, beaucoup moins que ce qu'avait pu faire RE1 avec son électrocardiogramme dont la fréquence et la couleur changeait clairement après un coup.

kazeus écrit:
faut vraiment que je le choppe le alice!
un fan de bioschock?j'attend le 3 avec impatience!


clairement un fan oui, ce jeu est un vrai bijou et j'attends également le 3 avec grande impatience ^^ !

#42338 par Fantageek
26 Aoû 2011, 13:17
non, le 2 je te le laisse aussi :P
Je pense que je vais faire un test de zelda twilight princess, mon second zelda préféré ( après the wind waker )

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