
Keur avé lé doa !
Personnellement je suis assez dubitatif en général sur les travaux de recherche touchant à des domaines plutôt légers comme la passion pour les jeux vidéos anciens (déjà tu remarqueras que je n'utilise pas le terme retrogaming), particulièrement lorsqu'il est traité dans le cadre des sciences (sic) humaines. Si tu pars sur l'angle plutôt technique autour des initiatives et des projets des passionnés, je pense que tu vas vite tomber dans des banalités. Sans offense j'aimerais lire une thèse en sociologie sur la mise en évidence du paradoxe qui lie la qualité du lien social (en définissant au préalable comment on le mesure) et la rusticité de la technologie : pour faire simple, le jeu vidéo de 86 à 96 drainait bien moins d'argent qu'aujourd'hui, touchait un public plus restreint, était techniquement plus limité par le matériel mais les aficionados moins nombreux qu'aujourd'hui lisaient les magazines, jouaient sur les bornes de démonstrations en magasin, se rencontraient chez les uns et les autres, parlaient de JV dans la cours à la récré, allaient en salle d'arcade parfois juste pour regarder... Le jeu vidéo rapprochait physiquement les gens au quotidien et les relations dépassaient régulièrement le cadre futile du jeu, on devenait amis. Ce qu'était un jeu (l'ingéniosité artistique nécessaire pour faire quelque chose d'amusant sur un support matériel limité), le rapport (charnel et psychologique) qu'on avait avec et ce qu'on attendait de lui étaient différents de ce qu'on peut constater aujourd'hui. Je serais aussi intéressé par l'étude de la tendance apparemment irrésistible de fusionner le jeu vidéo et la réalité à travers la recherche de photoréalisme d'abord et aujourd'hui la réalité virtuelle et augmentée : qu'est ce que cela révèle sur l'évolution de nos sociétés (malades) en fonction des âges, des classes sociales, des cultures...
Enfin bref il y a tant de choses à dire et à faire qui pourraient aider à mieux cerner ce mouvement qui pousse beaucoup de trentenaires à se tourner vers les objets du quotidiens qu'ils ont connu dans leur jeunesse... Tiens d'ailleurs, peut-on coreler ça avec la tonne de réorientations professionnelles parfois radicales qu'on constate tous les jours à cet âge ?
Ne fais pas une thèse bidon STP.