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Hier, comme posté dans un autre topic, j'ai effectué un pèlerinage sur Calais pour fouler cette terre promise qui ne l'était plus vraiment, suite au passage d'un forumeur que je félicite à nouveau. Toutefois, je n'ai pas pu me résigner à revenir bredouille, enfin broucouille, pour ceux qui habitent dans le bouchonnois. J'ai donc récupéré le très bon Equinox SNES, le beaucoup moins bon Doom SNES, et une bonne poignée de jeux Master system en lose que sont Pacmania, Bubble Bobble, Xenon 2 (Le premier shoot'em up en slow motion permanente... Concept !), Robocop 3, et OutRun. Ca c'est pour l'introduction de mon coup de gueule... C'était long hein ? Je sais. Mais attendez la suite...
... Ce matin, j'ai fort logiquement entrepris de nettoyer ces cartouches fraichement acquises, et avec du détachant, bien décidé à faire disparaitre toutes les cochonneries plus ou moins organiques qui s'y étaient incrustées. Tout se passait bien, RAS, j'étais relax, en calebut. Arrive le tour de la dernière cartouche, Doom. Je prends mon petit chiffon imbibé, je passe machinalement un coup sur l'ensemble des plastiques, et je frotte énergiquement sur une trace de marqueur. C'est à ce moment précis que mon chat choisit de faire l'idiot, plante ses griffes dans l'osier des chaises et les laboure vigoureusement. Ni une ni deux, je m'énnerve contre ce gredin, je trépigne, j'exulte mon opposition à cette propension permanente qu'ont les chats pour la destruction tous azimuts. Bien entendu, mon geste de frottement accompagne mon saute d'humeur et redouble de vigueur. Immédiatement, je me rends compte de la situation et l'inquiétude de faire place à l'agitation. Dans l'action, j'ai involontairement retourné ma cartouche et frotté énergiquement l'
étiquette ! Comme un (biiiiip) ! Elle était superbe, elle est maintenant blanche sur la largeur d'un pouce

Un bon gros pouce des familles, vous voyez !?!
Alors, autant vous dire que je suis passé par plusieurs phases :
1). La
révolte. J'ai crié comme ça : "Aaah". Si je compare au bruit de mon lave-vaisselle, c'était plus fort... Je sais ça peut choquer, mais c'est ça aussi, un homme en colère.
2). L'
incompréhension. Une question universelle, à la fois pertinente et stupide m'a frappée : "Mais pourquoi ?". Vaste question. Aucune réponse. Je me suis retrouvé désemparé, submergé par la culpabilité. Cette cartouche avait traversé le temps pour finir entre mes doigts trappus, et je l'ai maladroitement blessée, meurtrie. J'ai faillis pleurer. Les hommes, les vrais, pleurent (enfin ont les yeux humides, faut pas pousser) dans une situation pareille, et c'est ça qui est beau. D'ailleurs, quel autre malheur pourrait justifier tel affichage de sentiment ? Cette larme, lame divine balafrant le visage rugueux et buriné d'un Conan des temps modernes, semblait vouloir perler pour l'éternité.
3). La
résignation. Ayant déja martyrisé une cartouche innocente, et ayant conscience que c'était MON pouce (et pas celui du félidé) qui était imprimé sur l'étiquette de Doom désormais, je n'avais pas de raison de lui en vouloir à cette espèce de gros (biiiiip). Alors je l'ai pris dans mes bras et je lui ai fais un gros calins et des bisous, oui, comme un gland.
Le bilan : Ce matin, j'ai flingué l'étiquette d'un Doom en lose, et mon chat est un con, mais ça, vous le saviez déjà.
"Monde de merde" - Georges Abitbol (roi de la classe)