Évidemment, pendant cette longue absence, j'ai regardé pas mal de trucs.
Banlieue 13 Ultimate — Je m'attendais VRAIMENT à une grosse merde après un premier volet qui, il faut être honnête, m'avait déjà très agréablement surpris. En fait, cette suite est carrément convenable en dépit de son casting parfois douteux (La Fouine, putain

) et surtout d'une bande son exécrable (du très, très mauvais rap français, que même le seul aspect instrumental n'arrive pas à excuser). Le scénario tient bien la route, ça envoie toujours autant de bois, il y a des punchlines aussi grotesques qu'inspirées, et honnêtement, je crois que si on avait offert à ce film une BO digne de ce nom (en piochant dans le même esprit qu'IAM et de ce qu'ils avaient fait pour le premier Taxi par exemple), il tabasserait vraiment bien comme il faut!
36 Quai des Orfèvres — Wow, alors ça c'est de la claque. À faire voir à quiconque aurait des doutes sur la capacité de la France à proposer des polars sombres, violents et démoralisants. Casting au top, jeux d'acteurs de haute volée, intrigue super bien ficelée, ambiance noire et très travaillée... tous les ingrédients du thriller réussi sont présents. Le film est en outre assez dur sur tout un tas de sujets, ce n'est pas juste un "bon policier du dimanche soir" mais une franche réussite, à laquelle je ne m'attendais pas là non plus. Du très bon cinéma, que je recommande sans hésiter!
The Accused — On a tendance à oublier que l'Oscar de la meilleure actrice obtenu par Jodie Foster en 1991 dans
The Silence of the Lambs était déjà son deuxième (à 28 ans oO). En effet, elle brille particulièrement dans cette œuvre poignante et retransmettant avec maestria le combat pas très conjoint de deux femmes que tout oppose... sauf l'affaire de viol les ayant amenées à devoir "travailler" ensemble. Précurseur habile de la branche "Special Victims Unit" de la série
Law & Order, ce drame/polar à l'authenticité redoutable constitue à mes yeux une des plus belles œuvres féministes du genre. Et pourtant, ne devrait-on pas se sentir quelque peu mal à l'aise d'avoir adoré visionner un film pareil? Ce sont tout un tas de remises en question qui surviennent du coup. Mais peut-être pas autant que ce qui va suivre.
L'Emprise — Ce téléfilm français (ça part vachement bien hein?) me serait demeuré totalement inconnu sans les réactions très marquées d'une amie qui m'a vivement recommandé de le regarder en replay juste après sa diffusion. Il conte l'histoire incroyablement dure et terrifiante (surtout qu'authentique...) d'Alexandra Lange, une mère de famille qui après des années de violence conjugale, a fini par poignarder son mari, et dont le combat pour l'acquittement est conté tout comme le background aussi réaliste qu'insoutenable. Porté par une vraiment incroyable Odile Vuillemin, ce personnage et sa terrible destinée filent des frissons comme rarement et donnent une leçon comme je n'en avais jamais vue sur le thème de la violence conjugale. J'ai toujours été très embêté par l'incapacité de beaucoup d'œuvres à "justifier" le silence et le comportement de ces femmes, mais ici rien n'est omis, tout est dit et témoigné avec une justesse aussi méticuleuse que malsaine, et on prend une véritable claque de bout en bout. "Qui sommes-nous pour vous juger, nous qui n'avons pas été foutus de vous aider..."
Gone in 60 Seconds — Revenons sur du (très) terre-à-terre si vous le voulez bien. Un bon gros film d'action avec des voitures, Nicolas Cage, des explosions, de la musique qui pète, Angelina Jolie, des répliques que ne renierait pas Vin Diesel... concrètement, on a ici une sorte de croisement entre
Swordfish et
The Fast and the Furious. Pas de temps morts, pas complètement con, divertissant, un très bon film d'action avec tout ce qu'on lui demande. Très sympa!
American Gangster — Encore un très beau film de, euh, gangsters (sic) aux allures de fresque historique sur un espace-temps du crime organisé que j'adore toujours voir retranscrit au ciné. À noter qu'il vaut mieux avoir vu
The French Connection avant, non seulement parce qu'il pose pas mal de bases contextuelles qui aident à mieux apprécier ce polar de grande qualité, mais aussi parce qu'il paraîtrait sacrément moins bon après ce portrait d'anthologie d'un roi du crime (incarné par un Denzel Washington au sommet de son art), dépeignant sans excès ni longueurs ses grandeur et décadence. Un très grand fim, plus qu'à conseiller à mon avis.
The Bodyguard — Je n'avais jamais vu ce grand classique de la comédie dramatico-romantique et il fallait bien que ça se fasse un jour. À ma grande surprise, Kevin Costner y a davantage l'allure d'un excellent James Bond (proche de celui limite glacial incarné par Daniel Craig), et Whitney Houston interprète vraiment très bien son rôle de star capricieuse mais dotée d'un cœur bien complexe. J'ai trouvé au final l'histoire franchement sympa, le duo est attachant et j'en garderai un très bon souvenir, bien meilleur que beaucoup d'autres comédies du même genre (Hugh Grant, prends ça dans ta face). Et ce sans parler du type de relation vraiment spécial qu'entretiennent la chanteuse et son garde du corps, qui me parle énormément personnellement, et qui m'a beaucoup touché.
Memories of a Geisha — Très beau, un chouïa mélancolique, superbement reconstitué, l'histoire est touchante, chaque personnage joue très justement son rôle, et le film offre son lot de scènes poignantes qui font mouche. Et pourtant, sans explication, je n'en garderai pourtant pas un souvenir plus impérissable que ça. D'ailleurs je me demande un truc tout con: est-ce qu'il existe un doublage japonais? Et si oui vaut-il le coup? Car dans ce cas ça doit pas être inintéressant de se le faire dans cette version. L'immersion s'en trouverait sans doute grandement améliorée.
La Vie d'Adèle — Je ne savais pas trop si j'allais accrocher ou pas... et sans avoir véritablement aimé, je l'ai trouvé objectivement très réussi. C'est le genre de film que seul le jeu d'acteurs (actrices surtout dans son cas) parviendra à "sauver", et c'est clairement réussi ici. Si l'ensemble est un peu longuet et que je trouve la deuxième partie plus oubliable, je retiendrai surtout les scènes de vie adolescente, très authentiques, sans en rajouter, comme si filmées en caméra cachée dans un lycée. Quant aux fameuses scènes de sexe (il est vrai omniprésentes) ... je crois que le fait d'être relativement insensible, en tant que mec hétéro, aux scènes lesbiennes, j'ai pu davantage les apprécier comme faisant partie de la cohésion scénaristiques que pour réellement me rincer l'œil. Et de ce point de vue ça passe finalement plutôt bien et je dirais même que ça se justifie relativement plus que d'ordinaire. Bref, pas inoubliable, mais objectivement très réussi.
300 — THIS IS MADNESS! THIS IS SPARTA!!!! THIS IS FUCKING EPIC!!!1!!11!!11!1!!!! Non sérieux, il est vraiment bon ce film, putain. Un bon péplum qui envoie visuellement du bois, une belle tragédie grecque grandement servie par une réalisation moderne très efficace, ça déchire. J'ai vraiment aimé!
Dawn of the Planet of the Apes — Une suite efficace à un "Rise of..." qui m'avait déjà plutôt convaincu. Après, j'ai envie de dire que visuellement, ce film a tout pour me plaire. Un groupe de survivants humains dans une San Francisco post-apocalyptique où la nature a repris ses droits... miam miam. Et les singes sont franchement plus intéressant que des zombies au final. Vu que, visuellement, ça envoie du bois comme il faut, c'est donc très sympa. Attention quand même à l'overdose sur cette licence, j'ai un peu peur qu'elle en fasse vraiment trop à force.
Wanted — Si je vous dis que commandités par Richard Borhinger, une équipe de loubards plus ou moins crétins contenant notamment Renaud, Johnny Hallyday, "mais aussi de vrais acteurs" comme Gérard Depardieu ou Saïd Taghmaoui (oui oui, le Saïd de La Haine!) vont agresser par erreur HARVEY FUCKING KEITEL en n°2 de la mafia de Chicago, vous dites "gros navet" et "WTF", hein? J'ai pensé pareil. Au final j'ai pleuré de rire et ai suivi avec passion un scénario étonnamment bien foutu et même parfois transfiguré par des effets de réalisation vachement bien pensés et des dialogues complètement tarés. On est proches d'un
Snatch et je déconne même pas. Comment un film au pitch et au casting aussi nazes peut être aussi cool? C'est à n'y rien comprendre.